Russie et Ukraine ont annoncé le renouvellement pour 120 jours de l'accord céréalier conclu en juillet sous l'égide de la Turquie et de l'ONU qui, en outre, a souligné son engagement visant à lever les obstacles aux exportations agricoles russes.
«Le 18 novembre, l’accord quadripartite (Russie-Turquie-Ukraine-ONU) signé à Istanbul le 22 juillet arrive à expiration. Le texte prévoit son renouvellement automatique pour une période de 120 jours en l’absence d’objection de l’une quelconque des parties. Aucune objection n’a été formulée», a fait savoir ce 17 novembre le ministère russe des Affaires étrangères par voie de communiqué, en référence à l’accord céréalier conclu cet été sous l’égide de l’ONU et de la Turquie.
«L’Initiative céréalière de la mer Noire va être prolongée de 120 jours», a également annoncé sur Twitter le ministre ukrainien des infrastructures, Oleksandre Koubrakov, qui s’est félicité d’un pas «important dans la lutte contre la crise alimentaire mondiale».
Vers une normalisation des exportations agricoles russes ?
Le renouvellement de cet accord céréalier a été salué par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui a souligné que son institution était «pleinement engagée» à lever les obstacles entravant les exportations de produits agricoles et engrais de la Fédération de Russie. Et pour cause, au mois de septembre, la Commission européenne avait été accusée d’avoir édicté durant l’été une interdiction d’achat et de transport des engrais en provenance de Russie, en violation de l’accord entre Moscou et Kiev, déclenchant la colère d’Etats membres de l’UE.
La diplomatie russe s’est félicitée de la normalisation de l’exportation des produits agricoles russes. «Nous avons pris note de l’intensification du travail du Secrétariat de l’ONU en vue de la réalisation des engagements qu’il a pris à cet égard, ainsi que des informations qui nous ont été fournies sur les résultats intermédiaires de son travail sur la levée des obstacles aux livraisons d’engrais et de produits alimentaires russes», a en effet fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères, tout en soulignant qu’une «répression ferme» serait mise en place en cas de «tentative d’utiliser le couloir humanitaire de la mer Noire à des fins militaires provocatrices». Pour rappel, fin octobre, la Russie s’était temporairement retirée de l’accord céréalier en question après une attaque de drones sur le port de Sébastopol en Crimée, qu’elle avait imputée à l’Ukraine.
Pour sa part, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a également déclaré ce 17 novembre qu’il avait été rassuré par l’ONU concernant «la finalisation du travail visant à permettre les exportations des produits alimentaires, des céréales et des engrais russes». «Nous constatons que ce travail de l’ONU porte ses fruits. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’UE ont fait une déclaration commune qui mentionne des exceptions aux sanctions pour les exportateurs russes de produits alimentaires et d’engrais. C’est une avancée importante», a ajouté le haut diplomate russe.
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