L'annonce du vote du RN en faveur de la motion de censure déposée le 2 décembre par le NPF semble rendre inéluctable la chute du gouvernement de Michel Barnier. Le socle commun au pouvoir dénonce l’attitude de Marine Le Pen à l’aube d’un vote décisif.
«Au moment où je vous parle est déposée une motion de censure». Au sortir de l’hémicycle le 2 décembre, en fin d’après midi, alors que le Premier ministre Michel Barnier venait d’annoncer qu’il engageait la confiance du gouvernement en ayant recours à l’article 49-3 de la Constitution, Marine Le Pen a annoncé le dépôt d’une motion de censure.
Monsieur Barnier n'a pas souhaité répondre à la demande des onze millions d'électeurs du Rassemblement national. Il a dit que chacun assumera ses responsabilités, nous assumerons donc les nôtres.
Nous déposons une motion de censure et nous voterons la censure du Gouvernement. pic.twitter.com/QrGUFt3RQb
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) December 2, 2024
Estimant que ses exigences en matière budgétaire n’ont pas été respectées par Michel Barnier, la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée pourrait donc donner le coup de grâce au gouvernement. Deux motions de censure ont été déposées : l’une par le RN et l’Union des Droites pour la République (UDR) et l’autre par le Nouveau Front Populaire.
Le RN votera la motion des gauches
La motion de censure présentée par le RN et son allié de l’UDR, présidé par Éric Ciotti, n’a aucune chance d’être votée puisque les deux groupes réunis rassemblent 140 députés, très loin de la majorité nécessaire pour faire tomber l’exécutif. En revanche la motion de censure déposée par l’union des gauches, du Nouveau Front Populaire (NFP), pourrait passer puisque, outre les quatre partis membres de cette coalition (les Insoumis, les socialistes, les écologistes et les communistes), le RN a assuré qu’il voterait ce texte.
Dès l’annonce de Michel Barnier, le compte X du groupe RN à l’Assemblée publiait un message ponctué de la phrase : «Ce texte, comme ce Gouvernement, méritent la censure».
Le Premier ministre vient d’actionner l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le budget de la Sécurité sociale.
Ce texte, comme ce Gouvernement, méritent la censure. pic.twitter.com/dcVmQiHV4Z
— Groupe Rassemblement National (@groupeRN_off) December 2, 2024
La censure du Rassemblement national a provoqué la colère de la coalition au pouvoir. «Le RN nous a dit depuis 2017 […] qu’ils sont prêts à gouverner et qu’ils étaient des gens responsables, est-ce qu’ils seront vraiment des gens responsables mercredi en plongeant de facto le pays et en mêlant leurs voix à celles de La France Insoumise dans une incertitude absolue ?» a interrogé l’ancienne ministre Aurore Bergé, actuelle députée des Yvelines, au micro de CNews.
💬 « L'instabilité aura des conséquences économiques, financières, budgétaires majeures pour les Français.
Le RN nous dit depuis 2017 qu'ils sont prêts à gouverner et qu'ils sont responsables ? C'est une fable.
Voter la motion de censure avec la gauche, c'est plonger le pays… pic.twitter.com/GyMBm73BlQ
— Aurore Bergé (@auroreberge) December 2, 2024
De son côté, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’est agacé sur le plateau de TF1 : «Le comportement de Marine Le Pen est totalement irresponsable ! Elle va mêler ses voix et celles de ses députés aux voix de l’extrême gauche et de LFI», a-t-il fustigé.
Le vote de la motion de censure devrait avoir lieu le 4 ou le 5 décembre. En cas de vote majoritaire en faveur de la motion, le gouvernement sera démissionnaire et le président Emmanuel Macron devra nommer un nouveau Premier ministre.
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