Le groupe nucléaire français Orano met en garde contre les problèmes financiers de son usine d’uranium Somaïr au Niger, alors que ce pays africain se tourne de plus en plus vers de nouveaux partenaires tels que la Russie pour son secteur minier.
Déclaré indésirable au Niger, le groupe français Orano, spécialiste du combustible nucléaire, a déclaré que sa filiale nigérienne Somaïr, opérant sur le gisement d’Arlit, était «asphyxiée» par la détérioration de sa situation financière.
«La Somaïr est aujourd’hui asphyxiée par l’accumulation des dettes de son actionnaire la Sopamin à son égard, et par l’incapacité d’exporter et de percevoir les recettes de vente de production», déplore le groupe français dans un communiqué émis à l’issue d’une réunion du conseil d’administration de sa filiale, le 12 novembre.
«Face au constat réitéré de la situation financière dégradée de la Somaïr, Orano demande à prioriser les salariés», souligne le groupe nucléaire français, regrettant une «situation lourde de conséquences» pour 750 salariés de l’usine, les sous-traitants ainsi que le tissu économique local.
Fin octobre, Orano avait déclaré que sa filiale nigérienne était «contrainte de suspendre» sa production, faute de pouvoir continuer à travailler et à exporter son concentré d’uranium. Le 26 juillet dernier, le groupe annonçait qu’il avait terminé le premier semestre 2024 avec une perte de 133 millions d’euros
Orano détient plus de 64,3% de la mine de Somaïr, tandis que la société nationale nigérienne Sopamin détient le reste. L’entreprise, détenue à 90% par l’État français, exploitait de l’uranium dans le nord du Niger depuis 1971.
Indésirable
Le 11 juin dernier, le ministère nigérien des Mines avait annoncé que le permis d’exploitation du site d’Imouraren serait retiré à Orano et rendu au domaine public. Après cette annonce, il ne restait plus à Orano que le seul gisement d’Arlit, avec la Somaïr, après la fermeture de la Cominak en mars 2021 à la suite de l’épuisement des ressources.
Le Niger est l’un des principaux producteurs mondiaux d’uranium, le combustible le plus utilisé pour l’énergie nucléaire, le français Orano étant un acteur majeur du secteur.
Mais les militaires au pouvoir à Niamey ont plusieurs fois répété qu’ils souhaitaient réviser en profondeur le système d’exploitation des matières premières sur leur sol par des compagnies étrangères.
Le gouvernement militaire, arrivé au pouvoir avec le coup d’État du 26 juillet 2023, a accusé les gouvernements précédents de «soumission aveugle» à la France, annonçant notamment la rupture d’accords de coopération avec la France et l’UE ainsi que le retrait du contingent militaire américain.
Le pays africain se tourne de plus en plus, depuis, vers de nouveaux partenaires tels que la Russie, notamment pour son secteur minier.
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