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Nuit d’émeutes en Nouvelle-Calédonie avant un vote à l’Assemblée nationale

L’archipel néo-calédonien a été la proie de violences dans la nuit du 13 au 14 mai. Pillages, attaques de gendarmes ou encore incendies de maisons ont eu cours alors que les indépendantistes rejettent la réforme de la Constitution qui doit être votée par l'Assemblée nationale.


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«11 policiers et 35 gendarmes blessés, des tirs à l’arme lourde, 50 commerces et 200 véhicules incendiés» : le bilan de la nuit du 13 au 14 mai en Nouvelle-Calédonie est lourd, selon le syndicat Officiers et commissaires de police. 

Après une nuit de chaos, l’heure est au décompte des voitures brûlées et des maisons incendiées ou encore de supermarchés pillés en Nouvelle-Calédonie. Les émeutes qui ont frappé l’archipel, essentiellement la ville de Nouméa et ses trois communes périphériques, ont été le fait de plusieurs centaines de jeunes.

Face à la crainte de nouveaux débordements, les autorités ont envoyé des membres du Raid, quatre escadrons de gendarmes mobiles et deux sections de la CRS 8, spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines. Des renforts du GIGN devaient être également envoyés à Nouméa.

Des jeunes qui «ne semblent plus entendre raison»

Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie Louis Le Franc évoquait ce 14 mai au matin sur CNews des «opérations qui concernent des centaines de jeunes âgés de 15 à 25 ans qui sont à la fois des délinquants et des militants».

Ceux-ci seraient, d’après le fonctionnaire, issus d’une organisation nommée Cellule de coordination d’action sur le terrain, qui est «une émanation radicale d’un mouvement indépendantiste, l’Union calédonienne». Alors que les chefs du mouvement appellent au calme, le haut-commissaire estime que ces jeunes «ne semblent plus entendre raison».

La réforme constitutionnelle a mis le feu aux poudres

Les indépendantistes remettent en cause la réforme de la Constitution envisagée à la suite du triple vote négatif aux référendums d’indépendance entre 2018 et 2021. La réforme prévoit d’élargir le droit de vote à de nouveaux électeurs aux élections provinciales, le scrutin local le plus important dans cet archipel.

Or, les indépendantistes estiment que les Kanaks (population native) risquent d’être désavantagés par cette réforme. Cette arrivée de nouveaux électeurs est appelée le «dégel du corps électoral».

L’adoption du texte par l’Assemblée nationale devrait intervenir le 14 ou le 15 mai. Espérant apaiser la situation, le président de la République Emmanuel Macron a promis le 12 mai de ne pas convoquer le Congrès de Versailles devant sceller la réforme constitutionnelle dans la foulée du vote de l’Assemblée. Il a proposé d’inviter à Paris l’ensemble des parties néo-calédoniennes pour une rencontre visant à relancer le dialogue sur l’avenir institutionnel de ce territoire.

Les Insoumis dénoncent un «passage en force»

Les indépendantistes peuvent compter sur le soutien de La France insoumise. Ainsi, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot dénonçait le 13 mai les «passages en force» de l’exécutif concernant la Nouvelle-Calédonie et proposait une motion de censure contre le texte présenté à l’Assemblée. Lors de la même session parlementaire, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a défendu ce «dégel du corps électoral» comme étant une «obligation morale pour ceux qui croient en la démocratie».

Il y a une semaine, c’est le député néo-calédonien de la majorité Nicolas Metzdorf qui défendait cette réforme en commission des lois en s’en prenant à ce qu’il nomme «la contradiction de La France insoumise» qui est pour le droit de vote des étrangers en métropole mais pas en Nouvelle-Calédonie.




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