Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a estimé le 2 décembre que Damas devait se «réconcilier» avec «son propre peuple et l'opposition légitime», tout en affirmant que la situation sur le terrain n'était pas liée à une ingérence étrangère.
Alors que les regards sont tournés vers la Turquie, depuis le lancement de l’offensive djihadiste en Syrie et la prise d’Alep par Hayat Tahrir el-Sham, Ankara a tenu à clarifier sa position.
«Les récents développements montrent une fois de plus que le régime syrien doit se réconcilier avec son propre peuple et l’opposition légitime», a affirmé le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec son homologue iranien Abbas Araghtchi.
Une déclaration rapportée par l’agence Anadolu, à travers laquelle le ministre turc a sous-entendu que Damas devait tendre la main à l’opposition pour mettre un terme au conflit. Selon la même source, Fidan a estimé que les «récents développements […] ne peuvent être expliqués par une quelconque intervention extérieure».
«Au point où nous en sommes, la raison pour laquelle les affrontements généralisés reprennent en Syrie est que des problèmes interdépendants n’ont pas été résolus depuis plus de 13 ans», a-t-il également déclaré, selon des propos rapportés par Reuters. L’agence de presse a fait savoir que le président turc Recep Tayyip Erdogan suivait de près l’évolution de la situation en Syrie.
Erdogan tend la main à Assad
Outre le chef de la diplomatie iranienne, Hakan Fidan s’est entretenu avec son homologue irakien et américain. Le président turc Erdogan avait initié un début de contact avec son homologue syrien Bachar el-Assad en juillet dernier. «Il y a deux semaines, j’ai invité le président al-Assad à tenir une réunion soit en Turquie, soit dans un pays tiers, car nous voulons lancer un nouveau processus et surmonter les tensions dans nos relations» avait déclaré Erdogan en marge du sommet de l’OTAN à Washington.
Ankara entendrait donc se rapprocher de Damas pour collaborer, notamment en matière de lutte contre le terrorisme. Selon le vocable turc, il s’agit ici de combattre l’«irrédentisme» kurde à la frontière syro-turque. En effet, les Forces démocratiques syriennes (FDS), majoritairement composées de Kurdes, disposent d’une relative autonomie à l’est de l’Euphrate, tout en conservant le soutien des troupes américaines présentes illégalement sur le territoire syrien. «Nous constatons qu’il est nécessaire de renforcer la coopération entre alliés dans la lutte contre le terrorisme», avait alors insisté Recep Tayyip Erdogan.
Bachar el-Assad avait, quant à lui, rétorqué quelques jours plus tard que «si rencontrer [Recep Tayyip Erdogan] aboutit à des résultats […] et sert les intérêts du pays, alors je le ferai».
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