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Opinion : Les États-Unis sont eux-mêmes responsables de la faiblesse du dollar

Opinion : Les États-Unis sont eux-mêmes responsables de la faiblesse du dollar

Paulo Nogueira Batista Jr, ex-directeur du FMI et économiste brésilien, a vu son compte YouTube censuré à cause de la publication d'une interview sur la faiblesse de la monnaie américaine accordée à RT. Dans une nouvelle interview Paulo Batista revient sur ces idées qui dérangent.

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RT : Comment YouTube explique-t-il la censure de votre vidéo ? 

Paulo Nogueira Batista Jr : Ils se sont référés à des règles, notamment celle qui interdit la diffusion de vidéos provenant de chaînes soumises à des restrictions ou interdites par YouTube. Donc c’est bien sûr lié au fait que RT est interdite. Je ne sais pas si c’est le contenu spécifique de la vidéo qui les a poussés à agir de la sorte. Mais ça montre bien ce qu’est la démocratie en Occident. Elle implique la censure des chaînes.

J’étais moi-même un adepte assidu de RT avant qu’elle ne soit interdite dans de nombreux pays, et je me rends compte que RT manque aux gens car c’est une source d’information et un point de vue différent de celui auquel les Occidentaux ont généralement accès. C’est donc une grande perte pour les utilisateurs de ne pas pouvoir suivre RT et d’autres chaînes interdites sur YouTube et d’autres médias.

J’utilise YouTube depuis longtemps, ça ne m’était jamais arrivé avant : on n’avait jamais retiré aucune vidéo de ma chaîne. C’est une situation totalement nouvelle pour moi. D’ailleurs, grâce à l’interview de RT, le nombre d’abonnés à ma petite chaîne a augmenté de façon spectaculaire en quelques jours, ce qui montre bien les répercussions que produit RT quand les gens y ont accès.

RT : Quels sont les points clés de votre intervention censurée ?

P. N. B. : L’une des principales choses dont j’ai parlé dans mon interview est le fait que le dollar perd du terrain, que le dollar est une monnaie dangereuse et que les gens n’ont plus confiance dans le dollar. Les Américains, les États-Unis sont très sensibles à cette question puisqu’ils sont profondément attachés au rôle international du dollar. Ils sont profondément attachés à la prééminence de leur monnaie sur la scène internationale. Par conséquent, lorsque des personnes remettent en cause cette prédominance, lorsque des pays et des individus la remettent en question, cela provoque un malaise, un ressentiment.

Je ne suis pas surpris d’apprendre qu’ils établissent des listes noires non seulement de pays, mais aussi d’individus qui s’opposent à ce qu’ils considèrent comme leurs intérêts fondamentaux. Mais, vous savez, au nom de la vérité, ils devraient réfléchir au fait que les États-Unis eux-mêmes sont le principal ennemi du dollar, comme je l’ai dit dans l’interview, car ils utilisent le dollar et le système de paiement occidental pour punir, restreindre, exclure les gens qu’ils n’aiment pas, les pays qu’ils n’aiment pas, les pays qu’ils considèrent comme hostiles à leur égard. Ce faisant, les États-Unis sapent le rôle du dollar, se rendant responsables de sa faiblesse. S’ils ne sont pas d’accord avec ça, ils vous accuseront. D’une certaine manière, je pense avoir dit des choses provocantes, mais, à mon avis, rien qui ne justifie la censure.

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RT : Ce type de censure, qu’est-ce cela implique pour les sociétés occidentales?

P. N. B. : L’un des principes fondamentaux de la démocratie prônée par l’Occident est le libre accès à l’information. Mais ils le nient. C’est pourquoi, à cause de cette mesure et de bien d’autres encore, la démocratie est en train de s’effondrer. Vous voulez endoctriner votre propre peuple pour qu’il reçoive sans cesse le même type de message de la part des médias. J’ai remarqué que les médias, américains, par exemple, et ceux d’Europe occidentale, diffusent des informations sur de nombreux sujets importants, tels que le conflit entre Israël et Gaza, la guerre à Gaza, la guerre au Liban, la crise ukrainienne, etc., de manière très monotone, uniforme. On reçoit un seul message et les gens n’ont pas vraiment la possibilité de choisir et de se forger leur propre opinion car ils ne disposent que du point de vue unilatéral dispensé par les chaînes autorisées dans ces pays.

RT : La situation en matière de censure a-t-elle empiré en vue de l’élection présidentielle américaine ? 

P. N. B. : Cela va au-delà du fait que des élections vont se dérouler aux États-Unis. Je pense que les puissances occidentales, les États-Unis et leurs alliés, sont confrontés à une menace qui n’est pas seulement militaire, dans le cas de la Russie, mais à une menace pour leur hégémonie dans le monde. Il y a quelques années, mettons dix ans, les médias étaient principalement contrôlés par les États-Unis et l’Europe occidentale, surtout par les États-Unis. Ce que vous appelez les médias internationaux étaient en fait des médias américains. Ce n’est plus le cas. Les États-Unis et l’Europe s’affaiblissent économiquement, démographiquement, politiquement et médiatiquement. Et je pense que cette tentative de restreindre, de bloquer les sources alternatives d’information est un symptôme de leur insécurité. Ils ne croient plus pouvoir contrôler librement le discours international.

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Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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