France

Palais de Tokyo : l’ex-élu FN ayant vandalisé un tableau relâché, mais l’enquête se poursuit

La garde à vue de Pierre Chassin a été levée le 9 mai, mais l'enquête se poursuit. L'ancien conseiller municipal du FN avait vandalisé une toile au Palais de Tokyo représentant une fille forcée de faire une fellation.

Une information judiciaire a été ouverte le 9 mai pour enquêter sur la dégradation d’un tableau, objet de controverse, au Palais de Tokyo, dont est suspecté un ancien élu du Front national relâché sans poursuites, a indiqué ce 12 mai le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.

Pierre Chassin a été relâché le 9 mai sans poursuites, mais les investigations continuent, le parquet ayant confié l’enquête à un juge d’instruction. Il avait été interpellé le 7 mai puis placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet pour dégradation de bien culturel exposé. Il était soupçonné d’avoir projeté de la peinture sur l’œuvre Fuck abstraction ! de l’artiste suisse Miriam Cahn, taxée de pédopornographie par des détracteurs.

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«Le juge d’instruction appréciera la constitution des faits», a expliqué le ministère public, précisant que les investigations serviront notamment à évaluer «l’état psychiatrique» de Pierre Chassin et de retenir, ou non, une responsabilité.

Après les faits, le président Emmanuel Macron avait condamné un «acte de vandalisme». «S’en prendre à une œuvre, c’est attenter à nos valeurs», a-t-il twitté le 8 mai. «En France, l’art est toujours libre et le respect de la création culturelle, garanti.»


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La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a pour sa part mis en cause le Rassemblement national, accusé d’avoir mené une «campagne de dénigrement» à l’encontre du tableau. La ministre avait notamment été questionnée sur le sujet par la députée RN Caroline Parmentier en mars.

Marine Le Pen a rétorqué qu’elle ne pouvait être «tenue responsable d’un fait individuel de quelqu’un qui a été conseiller municipal il y a huit ans». Elle a également assuré que Pierre Chassin n’était désormais plus membre du parti.

Exposé dans le centre d’art contemporain parisien depuis la mi-février, le tableau représente une personne frêle aux mains liées, contrainte à une fellation par un homme sans visage. Pour ses détracteurs, la victime est un enfant, ce que dément l’artiste, invoquant la représentation du viol comme arme de guerre et crime contre l’humanité.

Les associations Juristes pour l’enfance, l’Enfance en partage, Face à l’inceste et Innocence en danger, considérant le tableau pédopornographique, réclamaient son décrochage mais ont été déboutées au printemps par le tribunal administratif de Paris puis par le Conseil d’Etat.




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