France

Paris porte plainte contre Gabriel Attal pour avoir qualifié un système de loyers locaux de «Ponzi»

La maire de Paris a annoncé que la ville portait plainte en diffamation contre le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, après une interview dans laquelle il comparait les «loyers capitalisés» à un système de Ponzi.

Anne Hidalgo a peu goûté à l’interview donnée par le ministre délégué chargé des Comptes publics Gabriel Attal à France Inter ce 23 novembre dans la matinée. Ce dernier n’a en effet pas été tendre envers la maire de la capitale, évoquant un «enjeu de réforme» de cette ville. 

«Un système absolument délirant»

«Moi, quand je suis arrivé au ministère du Budget, j’ai découvert qu’il y avait un système absolument délirant appelé “loyers capitalisés” qui avait été mis en place de manière dérogatoire à l’époque de François Hollande, négocié avec Anne Hidalgo», a-t-il cinglé dans un premier temps.

Selon lui, ce système autorisait la ville de Paris à «s’endetter en préemptant des logements», puis à demander à des bailleurs sociaux de les «convertir en logements sociaux» et «en contrepartie» à «verser à la ville des décennies de loyers à venir pour que la ville puisse équilibrer son budget de fonctionnement». 

La ville de Paris aurait été, toujours selon le ministre, la seule à pouvoir procéder ainsi et cette dérogation lui permettait de «mettre sur son budget de fonctionnement, et l’équilibrer sur une année, des décennies de loyers à venir, alors même qu’elle endettait la ville en préemptant ces logements». 

«Moi, j’ai mis fin à ce système parce que c[e n]’est pas sain. La réalité, c’est qu’il y a plus d’un milliard d’euros désormais d’endettement en plus pour la ville de Paris lié à ce système», a-t-il encore dénoncé. 

«Honnêtement, ça relève du Ponzi», a-t-il martelé, avant de préciser qu’il ne comparait «évidemment pas» la ville de Paris aux escrocs comme Bernard Madoff, condamné en 2009 à 150 ans de prison pour avoir monté une immense escroquerie financière par système de Ponzi. 

La mairie de Paris dénonce des «fake news»

Mais, précision ou pas, ce sera désormais à la justice de trancher sur la comparaison, puisque la maire de Paris a annoncé dans la journée que la ville portait plainte devant «tant de mensonges qui portent atteinte à son honneur et à sa crédibilité». 

Dans un communiqué, la ville a accusé Gabriel Attal de mentir de façon réitérée «alors même que la ville a apporté au ministre et à ses services l’ensemble des éléments les contredisant». Dans le détail, la mairie a précisé que le dispositif des «loyers capitalisés» a été «proposé par l’Etat à la ville en 2016» et que les services du ministère des Finances «ont formellement validé sa mise en œuvre chaque année jusqu’en 2022, année où la ville de Paris a souhaité y mettre un terme». 


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«Pourtant parfaitement informé de ces éléments, le ministre compare ce dispositif au système de Ponzi, c’est-à-dire un système frauduleux pratiqué par les banquiers d’affaires relevant de l’escroquerie. Il s’agit à l’évidence d’un mensonge extrêmement grave qui met en cause la probité et l’image de la ville, de ses élus et fonctionnaires», lit-on encore.

Enfin, la dernière phrase du texte demande à Elisabeth Borne de «faire cesser la diffusion de ces fake news énoncées en toute connaissance de cause». 

Dernier round en 2026 ?

Les relations entre la ville de Paris et l’exécutif sont mauvaises depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron et ne se sont pas améliorées après l’échec cuisant du camp présidentiel aux municipales de 2020. 

Depuis, les partisans du président envisagent de faire modifier la loi qui régit le mode de scrutin de Paris, Lyon et Marseille, différent des autres villes. Le député Renaissance de Paris Sylvain Maillard plaide pour que chaque arrondissement présente deux urnes aux électeurs : une pour le conseil d’arrondissement et une autre pour le Conseil de Paris, afin que le maire soit élu au suffrage universel direct, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Les prochaines élections municipales se tiendront en 2026.




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