La saison estivale propice aux travaux agricoles voit la France manquer de main-d’œuvre. Pour remédier à ce problème, Paris attire des travailleurs saisonniers étrangers, essentiellement en provenance du Maroc, à la faveur d'accords bilatéraux et d'allègements réglementaires.
Face à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur agricole, la France se tourne vers le Maroc. C’est essentiellement dans le Sud-Ouest et plus particulièrement dans le département du Gers que des Marocains viennent combler le déficit de travailleurs locaux.
Pour l’ensemble de l’été, les entreprises françaises proposent environ 800 000 contrats saisonniers. Outre la cueillette, c’est principalement la période des vendanges qui nécessite ce regain épisodique de travailleurs.
Problème récurrent depuis plusieurs années, la pénurie de main-d’œuvre a poussé certains départements à passer des conventions directement avec des organismes d’États étrangers, à l’image du Gers dans la région Occitanie avec l’Agence nationale marocaine pour l’emploi et la promotion des compétences (ANAPEC). Pour éviter des dérives, les autorités publiques ont ainsi encadré le recours à des travailleurs venus du royaume maghrébin.
Conventions locales et décret favorisant la délivrance de permis de travail
Le média marocain L’ODJ rapporte ce 14 août que le coordinateur du Réseau africain pour la migration et le développement, Abdel Fattah Zine, décrit ce recours aux saisonniers non européens comme une aide à destination de la France afin de pallier sa pénurie de main-d’œuvre tout en régulant les flux migratoires. Rabat profite par ailleurs d’un débouché pour son «marché du travail souvent saturé». Il estime par ailleurs que «les travailleurs marocains sont particulièrement recherchés pour leur expérience et leur adaptabilité aux méthodes agricoles françaises».
En plus des partenariats conclus localement, la venue de travailleurs étrangers, notamment marocains, est facilitée par un décret paru en mars 2024 en marge du vote de la loi immigration et précisé en juillet. Ce document élargit la liste des métiers dits «en tension», c’est-à-dire dans lesquelles la France manque de main-d’œuvre, pour répondre aux besoins urgents des agriculteurs.
Au-delà de l’intérêt économique réciproque, le site spécialisé Agrimaroc estime qu’en «renforçant les partenariats internationaux et en simplifiant les procédures administratives», Paris espère «résoudre ses besoins en main-d’œuvre saisonnière, mais aussi renforcer ses relations diplomatiques et économiques avec le Maroc».
Une tendance qui semble confirmée par l’alignement de Paris sur le narratif marocain sur le dossier sahraoui.
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