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Porte-avions Charles de Gaulle sous commandement de l’OTAN : une «érosion de souveraineté»

La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a dénoncé ce 18 avril le transfert sous commandement de l'OTAN, pour la première fois dans l'histoire de France, du «vaisseau-amiral des forces navales nationales, élément clé de la composante maritime des forces de dissuasion nucléaire».


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Le transfert par la France du porte-avions Charles de Gaulle sous le commandement de l’OTAN est une autre indication claire de «l’érosion» constante de la souveraineté nationale de Paris, a fait remarquer ce 18 avril la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

La diplomate a souligné que c’était la première fois dans l’histoire de France que «le vaisseau-amiral des forces navales nationales, qui est un élément clé de la composante maritime des forces de dissuasion nucléaire», était transféré sous la direction des forces de l’Alliance atlantique.

Le porte-avions Charles de Gaulle, fleuron de la flotte française, va en effet passer pour la première fois sous contrôle opérationnel de l’OTAN pour une mission de 15 jours en Méditerranée regroupant des bâtiments américains, espagnols, grecs et portugais. Cette opération, qui doit se dérouler du 26 avril au 10 mai sous le commandement de l’état-major maritime StrikforNato, est dirigée par un vice-amiral américain, avait annoncé le 11 avril l’état-major des armées.

La France «perd son ancienne indépendance»

«Bien entendu, une telle décision relève du droit souverain des dirigeants français», a concédé Maria Zakharova. «Cependant, cela semble être une autre preuve évidente de l’érosion constante de la souveraineté nationale de la France, dans sa dimension la plus importante et la plus sensible, dans le domaine de la dissuasion nucléaire», a-t-elle ajouté. Selon elle, Paris, par ses actions, «perd son ancienne indépendance et se dissout dans les approches communes de l’UE et de l’OTAN».

La mission permettra à la France «de rentrer dans le rang en se mettant au même niveau que nos alliés. On va aussi beaucoup apprendre», a fait valoir le commandant du groupe aéronaval français, le contre-amiral Jacques Mallard, cité par l’AFP. Reste que l’opération semble susciter des inquiétudes, y compris en France. «À tout moment on peut récupérer le mandat, et en un claquement de doigts récupérer le commandement national en cours d’opérations si nécessaire», avait argumenté le vice-amiral français Didier Maleterre, numéro deux du commandement maritime de l’OTAN.

«L’arsenal nucléaire français doit être considéré dans une unité inextricable avec les Américains et les Britanniques»

«De telles décisions de Paris nous convainquent une fois de plus que […] l’arsenal nucléaire français doit être considéré dans une unité inextricable avec les Américains et les Britanniques», a jugé la porte-parole de la diplomatie française.

Membre fondateur de l’organisation créée en 1949, la France en avait quitté le commandement militaire intégré en 1966, sous l’impulsion du général de Gaulle, en raison de désaccords avec les États-Unis. Elle y est revenue en 2009, sans toutefois intégrer le groupe des plans nucléaires de l’Alliance. 

Les propos de Maria Zakharova interviennent alors que les relations sont particulièrement tendues entre Paris et Moscou. Depuis la mi-janvier et l’annonce de la livraison de missiles Scalp supplémentaires à Kiev par Emmanuel Macron, Moscou dénonce l’implication croissante de la France en Ukraine. Les propos du dirigeant français le 26 février, refusant d’exclure un envoi de troupes occidentales en Ukraine, n’ont rien arrangé. 




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