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Premier ministre géorgien : il n’y aura pas de scénario du «Maïdan» en Géorgie (VIDÉOS)

Premier ministre géorgien : il n'y aura pas de scénario du «Maïdan» en Géorgie (VIDÉOS)

Les manifestations pro-occidentales se sont intensifiées dans la capitale géorgienne, Tbilissi, durant la nuit du 29 au 30 novembre, suite à la suspension des négociations d'adhésion à l'UE. Selon le Premier ministre, Irakli Kobakhidze, les policiers ont empêché une atteinte à l'ordre constitutionnel du pays.

Les policiers géorgiens ont empêché une attaque contre l’ordre constitutionnel de la Géorgie, a annoncé le Premier ministre, Irakli Kobakhidze, lors de la conférence de presse en remerciant son ministre de l’Intérieur, Vakhtang Gomelaouri, et tous les policiers «pour avoir défendu la souveraineté et l’indépendance de la Géorgie». Il a également déclaré qu’il n’y aurait pas de scénario «Maïdan» à l’ukrainienne en Géorgie : «Les radicaux et leurs protecteurs étrangers essaient à chaque fois de trouver une excuse pour tenter de semer le trouble dans le pays et d’ukrainiser la Géorgie. Ils n’ont pas encore réalisé que, contrairement à l’Ukraine en 2013, la Géorgie est un État indépendant doté d’institutions solides et, surtout, d’un peuple expérimenté et sage dont la fermeté ne sera pas ébranlée. Le scénario du “Maïdan” ne pourra pas se matérialiser en Géorgie».

Une manifestation de militants pro-occidentaux a eu lieu dans la nuit du 29 au 30 novembre dans la capitale, Tbilissi. Des protestations ont eu lieu suite à la décision du gouvernement géorgien de suspendre les négociations avec l’Union européenne concernant son adhésion. La situation s’est dégradée lorsque les manifestants ont commencé à jeter divers objets, dont des bouteilles, des pétards, des cocktails Molotov et des œufs, sur les forces de l’ordre. En réponse, la police a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes contre les manifestants. Les forces de l’ordre ont réussi à les repousser du Parlement et ceux-ci ont en réponse érigé des barricades. En tout, 107 manifestants ont été arrêtés. Plus de 50 policiers ont été blessés par des actions illégales et violentes des manifestants, et presque tous ont eu besoin de soins médicaux, selon le Premier ministre Irakli Kobakhidze.

«Vous avez vu qu’il y avait une violence systématique de la part des manifestants, un groupe d’environ 500 personnes. Vous voyez qu’il ne s’agit pas d’une action pacifique, comme nous l’avons vu hier et avant-hier. Il y a eu des cocktails Molotov, l’utilisation de feux d’artifice contre la police, qui ont été gravement brûlés», a commenté le Premier ministre.

Cette nouvelle crise politique en Géorgie a été exacerbée par la cinquième résolution du Parlement européen de 28 novembre contre le parti au pouvoir, Rêve géorgien, qui a gagné les élections parlementaires de cette année. Adoptée par 444 voix contre 72, la résolution accuse le parti de manipuler les résultats de ces élections et de suivre une ligne politique «pro-russe». Toutefois, le document ne fournit pas de preuves pour étayer ces accusations.

Dans cette résolution, le Parlement européen a également appelé tous les États membres de l’UE à imposer des sanctions personnelles contre «les fonctionnaires et leaders politiques en Géorgie responsables de l’éloignement de la démocratie, des violations des lois électorales et des normes, des abus administratifs et de l’utilisation inappropriée des institutions d’État». Cela concerne principalement le Premier ministre Irakli Kobakhidze, le maire de Tbilissi Kakha Kaladze, le président du Parlement Chalva Papouachvili, le président du parti Rêve géorgien Irakli Garibachvili et son fondateur, Bidzina Ivanichvili.

De plus, le Parlement européen a proposé de «revoir le statut sans visa de la Géorgie avec la possibilité de le suspendre si les normes de l’UE en matière de gestion démocratique et de libertés ne sont pas respectées». Simultanément, les députés européens ont jugé nécessaire de «limiter sérieusement les contacts officiels au niveau de l’UE avec le gouvernement et le Parlement géorgiens».

Ils ont également plaidé pour que 120 millions d’euros, destinés à Tbilissi, soient transférés aux «représentants de la société civile» en Géorgie, y compris les médias et d’autres organisations non gouvernementales. Ces fonds avaient été gelés précédemment par Bruxelles.

La réaction de Tbilissi

Irakli Kobakhidze a annoncé le 28 novembre que le pays refuserait les négociations sur l’adhésion à l’Union européenne au moins jusqu’à fin 2028 suite à l’adoption de cette cinquième résolution par le Parlement européen. Le gouvernement a refusé également les subventions en provenance de Bruxelles. «Ce ne sont pas des réformes que l’UE demande à la Géorgie, mais des mesures qui signifieraient une atteinte à notre dignité. Il s’agit notamment de l’abolition de la loi sur la transparence des ONG, de la révocation de la loi contre la propagande LGBT, de l’imposition de sanctions, de la chute délibérée de l’économie géorgienne, de la libération de Mikhaïl Saakachvili, et de bien d’autres choses encore. Nous poursuivrons notre chemin vers l’Union européenne avec dignité. C’est le mandat que nous avons reçu de la population géorgienne, des 1 120 000 électeurs qui ont exprimé leur confiance dans le parti Rêve géorgien et ses politiques. Compte tenu de toutes ces considérations, nous avons décidé aujourd’hui de ne pas inscrire à l’ordre du jour la question du lancement des négociations avec l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année 2028», a-t-il déclaré.

«Nous sommes une nation fière, qui se respecte, avec une longue histoire, donc pour nous, il est catégoriquement inacceptable de considérer l’intégration dans l’UE comme une faveur que l’UE devrait nous accorder», a-t-il ajouté.

Le président du Parlement Chalva Papouachvili a également noté que la participation du pays à l’Union européenne serait désavantageuse : «Si nous étions membres de l’Union européenne aujourd’hui, savez-vous combien d’accords de libre-échange nous aurions dû annuler ? Des accords que nous avons signés avec la Chine et de nombreux pays membres de la CEI. Nous devrions tout annuler».

La décision de ne pas mettre la question de l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE à l’ordre du jour jusqu’à la fin de l’année 2028 a été prise suite à la décision du Parlement européen de ne pas reconnaître les résultats des élections dans le pays, qui ont eu lieu le 26 octobre. Les députés européens ont jugé que la campagne électorale géorgienne n’était pas «transparente» ou «libre». Ils demandent à la Géorgie, en tant que pays candidat à l’UE, de procéder à un nouveau vote. Au sein du parti Rêve géorgien, personne ne comprend ces accusations, soulignant que des violations se produisent dans chaque pays, cela n’étant pas une raison pour organiser à chaque fois de nouvelles élections.

«Plus inacceptable encore est le flot d’insultes que nous avons entendu de ces gens pendant toutes ces années. […] Au cours des trois dernières années, le Parlement européen a adopté cinq résolutions, pleines de mensonges et d’insultes, que ni la société géorgienne, ni la Commission européenne, ni le Conseil européen n’ont partagées», a expliqué Irakli Kobakhidze.

Les membres du parti au pouvoir considèrent qu’il est essentiel pour la Géorgie de garder une neutralité stratégique tout en développant des relations équilibrées avec tous ses voisins, y compris la Russie.

Un journaliste de RT blessé lors de manifestations en Géorgie (VIDÉOS)

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