Lors de sa prise de parole au Forum de coopération russo-arabe ce 20 décembre, le chef de la diplomatie russe a fustigé l’approche des États-Unis de la guerre à Gaza, estimant que les divergences entre Occidentaux et le reste de la communauté internationale autour de ce conflit illustraient la fracture entre deux visions du monde.
«La situation au Proche-Orient et la rupture de l’approche de ces crises entre la minorité occidentale et la majorité mondiale indiquent que le monde se trouve à un tournant crucial», a déclaré ce 20 décembre à Marrakech le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors de sa prise de parole au Forum de coopération russo-arabe.
Proche-Orient : «Le monde se trouve à un tournant crucial», estime Lavrov
«En substance, la question est de savoir s’il sera possible de former un ordre mondial véritablement juste et démocratique, fondé sur le rôle central des Nations unies, sur le principe de la Charte de l’égalité souveraine des États et sur un équilibre bien ajusté des intérêts de tous les pays, ou si les États-Unis et un groupe d’anciennes métropoles coloniales continueront à imposer leurs soi-disant règles à la communauté internationale», a-t-il développé.
Réitérant la position de la Russie, qui dénonce «catégoriquement» l’attaque du 7 octobre commise par le Hamas contre l’État hébreu et les représailles de ce dernier contre l’enclave gazaouie, le ministre russe a estimé qu’il fallait «pousser les parties du conflit à se mettre à la table des négociations». Celui-ci a notamment de nouveau appelé à la création d’un État palestinien, estimant que «seule cette approche basée sur le droit international» pouvait entraîner une «paix durable».
«Nous essayons avec nos alliés de faire passer à l’ONU une résolution qui appelle à un cessez-le-feu immédiat», a ajouté Sergueï Lavrov, fustigeant alors la politique «unilatérale» menée par les États-Unis dans cette région du monde.
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Aux yeux de Sergueï Lavrov, cette attitude américaine s’illustrerait également autour du conflit en Ukraine, où Washington et ses alliés entendent infliger «une défaite stratégique» à la Russie. «En Ukraine, l’Occident essaie de faire de Kiev un outil pour remplir ses intérêts», a déclaré le ministre russe. «De la chair à canon pour régler les problèmes des pays occidentaux et de l’OTAN», a-t-il insisté.
Depuis le 7 octobre, les États-Unis bloquent les projets de résolution au Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu. Ils mettent en avant l’absence de condamnation du Hamas ou de mention du droit d’Israël à se défendre pour justifier leur opposition aux différents textes.
Près de deux semaines après le veto américain du 8 décembre à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat» dans la bande de Gaza réclamé avec force par le secrétaire général Antonio Guterres, le Conseil de sécurité s’apprête ce 20 décembre à se prononcer à nouveau sur la situation à Gaza. Le vote de ce texte, préparé par les Émirats arabes unis, a déjà été reporté à plusieurs reprises afin de poursuivre les négociations.
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