L'Organisation mondiale de la Santé tire la sonnette d'alarme sur la situation en Cisjordanie. Plus de 126 enfants palestiniens sont morts depuis le 7 octobre, selon l'institution onusienne qui déplore les attaques contre «les infrastructures de santé et les restrictions accrues de déplacement» qui «entravent l'accès aux soins de santé».
Dans un communiqué publié le 14 juin sur la plateforme X (ex-twitter), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait part de sa préoccupation face à «l’escalade de la crise sanitaire» dans les territoires occupés. «Une flambée de violence en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, depuis le début de la guerre à Gaza a entraîné la mort de 521 Palestiniens, dont 126 enfants, entre le 7 octobre 2023 et le 10 juin 2024», a déploré l’agence onusienne.
Outre la guerre à Gaza, la situation en Cisjordanie est de plus en plus tendue avec des arrestations quasi-quotidiennes et la multiplication des raids pour neutraliser des cellules du Hamas ou du Jihad islamique. S’ajoutent à cela les violents heurts entre Palestiniens et colons israéliens. L’OMS pointe du doigt de surcroît les attaques contre «les infrastructures de santé et les restrictions accrues de déplacement» qui «entravent l’accès aux soins de santé».
Plus de 54 établissements de santé et 20 cliniques attaqués en Cisjordanie
«En outre, plus de 5 200 personnes, dont 800 enfants, ont été blessés, ajoutant au fardeau croissant des traumatismes et des soins d’urgence dans des établissements de santé déjà surchargés», a ajouté l’OMS. Cette dernière a également précisé avoir recensé au 28 mai «480 attaques contre des infrastructures de santé en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023, faisant 16 morts et 95 blessés», soulignant que «54 établissements de santé, 20 cliniques mobiles et 319 ambulances» avaient essuyés des attaques. 59% d’entres elles ont eu lieu dans les villes de Tulkarem, Jénine et Naplouse, a indiqué l’organisation onusienne.
L’OMS a également pointé du doigt «la fermeture des points de contrôle, les obstructions arbitraires et les détentions d’agents de santé», rendant de facto «les déplacements en Cisjordanie de plus en plus restreints, entravant l’accès aux établissements de santé». De plus, «44 % des 28 292 demandes de patients souhaitant bénéficier de soins médicaux en dehors de la Cisjordanie ont été refusées ou restent en attente», est-il stipulé.
Près de la moitié des médicaments essentiels sont en rupture de stock
L’institution internationale met également en exergue les difficultés financières de l’Autorité palestinienne pour le versement des salaires du personnel médical, «les agents de santé ne reçoivent que la moitié de leur salaire depuis près d’un an et 45 % des médicaments essentiels sont en rupture de stock», détaille-t-elle.
Enfin l’OMS a déclaré soutenir «le ministère de la Santé en achetant des médicaments essentiels ainsi qu’en lui fournissant une assistance technique» comprenant des formations. L’organisation insiste sur le fait que «le droit international humanitaire doit être respecté, ce qui signifie que le caractère sacré des soins de santé doit être respecté à tout moment».
Occupée par Israël depuis 1967, la Cisjordanie connaît une flambée de violence depuis plus d’un an. Violences qui se sont aggravées depuis l’éclatement du conflit entre le Hamas et l’État hébreu le 7 octobre. Ce jour-là, près de 1 200 personnes ont été tuées dans une attaque sans précédent menée par le Hamas dans le sud d’Israël. En riposte, l’offensive de Tsahal à Gaza a fait plus de 37 000 morts selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de l’enclave palestinienne dirigée par le Hamas.
Selon un sondage, les Palestiniens continuent de soutenir massivement le Hamas