Alors que les troupes américaines s'apprêtent à quitter la Syrie, selon le vœu de Donald Trump, le nombre d'attaques de l'État islamique a triplé pendant l'année 2024. L'organisation terroriste profite notamment de l'instabilité politique en Syrie.
Un rapport du Foreign Policy, paru le 17 février, avertit du risque de résurgence de l’organisation terroriste de l’État islamique, qui profite de l’instabilité chronique en Syrie et du probable départ des troupes américaines.
Le département de la Défense américain travaille actuellement à élaborer le retrait de l’ensemble des troupes américaines de Syrie, dans la ligne des récentes déclarations de Donald Trump. En janvier, l’ancien président a minimisé l’implication des États-Unis, affirmant que «la Syrie est son propre désastre. Ils ont déjà assez de désastres là-bas. Ils n’ont pas besoin que nous soyons impliqués dans chacun d’eux».
L’EI profite du désordre syrien
Pourtant, ce probable retrait intervient à un moment critique : les attaques de l’État islamique (EI) en Syrie ont triplé en un an, gagnant en sophistication et en portée géographique.
Pendant son premier mandat, Donald Trump avait pourtant été salué pour son action contre l’EI, notamment l’élimination de son chef, Abu Bakr al-Baghdadi, et la reconquête de son dernier bastion en Syrie à Baghouz en mars 2019. Cependant, l’organisation a su rebondir et profite désormais de l’instabilité régionale pour se renforcer.
En Syrie, l’EI trouve un terreau fertile à son expansion. La chute du gouvernement de Bachar el-Assad et l’arrivée au pouvoir d’Ahmed el-Chareh, ancien chef de Hayat Tahrir el-Cham, compliquent la consolidation de l’autorité étatique. Des combattants étrangers, venus du Caucase, des Balkans et d’Asie centrale, pourraient rejoindre l’EI plutôt que de s’intégrer au nouvel ordre politique.
Par ailleurs, les prisons et camps de détention administrés par les Forces démocratiques syriennes (FDS) sont sous pression, d’autant plus que les affrontements avec l’Armée nationale syrienne, soutenue par la Turquie, s’intensifient. Un éventuel soulèvement dans des centres comme Al-Hol, où sont détenus 39 000 membres de l’EI et leurs familles, pourrait redonner une impulsion considérable à l’organisation.
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