Le syndicat contestataire CGT a réclamé l’abrogation de la réforme des retraites au Premier ministre François Bayrou. La centrale réclame une conférence de financement au gouvernement qui n'a pas fermé la porte, à l'instar du Medef, le syndicat patronal.
«Comme ses trois prédécesseurs, le Premier ministre nous a écoutés poliment. La CGT jugera sur pièce en fonction du contenu de son discours de politique générale». Sur la télévision publique la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a fait savoir le 9 janvier qu’elle avait été reçue par le Premier ministre François Bayrou.
🗣️"Le Premier ministre nous a écouté poliment, la CGT jugera sur pièces en fonction du contenu de son discours de politique générale".
🔴 @BinetSophie secr. géné. @lacgtcommunique, revient sur les discussions qu'elle a eu hier avec François Bayrou. #Les4Vpic.twitter.com/GWbAY3ij75
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La syndicaliste s’est montrée plutôt optimiste en affirmant : «quand je lui ai dit qu’il fallait bloquer l’application immédiate de cette réforme, il m’a dit que je n’étais pas la seule à le demander […] il ne m’a pas dit non à ce stade». Elle a réclamé «une conférence de financement avec tout le monde autour de la table» afin de «trouver les financements nécessaires pour pouvoir abroger la réforme».
La CGT veut trouver un financement
«Le sujet qui doit être posé, c’est comment on finance la protection sociale en France». Sur le plateau de BFM TV, le prédécesseur de Sophie Binet, Philippe Martinez a abondé dans le sens de la nouvelle secrétaire générale.
Réforme des retraites: "Le sujet qui doit être posé, c'est comment on finance la protection sociale en France", estime Philippe Martinez, ancien secrétaire général de la CGT pic.twitter.com/y2pfNjZOW5
— BFMTV (@BFMTV) January 9, 2025
Philippe Martinez a salué le retour du débat autour de la réforme des retraites et appelé à «trouver d’autres solutions que le recul de l’âge de départ» et d’ajouter : «on voit bien que ça n’est pas réglé et il faut revenir dessus». Il a également réclamé une conférence de financement.
Un tel scénario semble de plus en plus envisageable puisque Patrick Martin, le président du Medef, premier syndicat patronal, avait fait savoir le 7 janvier, après son entretien avec le Premier ministre, que son syndicat était prêt à «des aménagements à la réforme des retraites à condition de ne pas assommer les entreprises d’impôts, de charges ou de contraintes et sans édulcorer le rendement financier de la réforme, ni alourdir le coût du travail».
Lors de mon entretien avec le Premier Ministre @bayrou, j’ai dit que nous étions prêts à des aménagements à la réforme des retraites à condition de ne pas assommer les entreprises d’impôts, de charges ou de contraintes et sans édulcorer le rendement financier de la réforme, ni…
— Patrick Martin (@PatrickMartin_1) January 7, 2025
Le président du syndicat patronal a également affirmé que «la situation est critique» mais que le Premier ministre a confiance dans les partenaires sociaux et qu’il faut saisir «cette opportunité pour aller au-delà d’un simple rafistolage de nos régimes sociaux».
Au niveau des représentants politiques de gauche, opposés à la réforme des retraites, le président du groupe socialiste Patrick Kanner s’est dit favorable à la mise en place de la retraite par points, renonçant potentiellement à l’abrogation de la réforme des retraites. Une prise de position qui n’a pas manqué d’être dénoncée par le coordinateur national des Insoumis Manuel Bompard, évoquant un «coup de couteau dans le dos du programme du NFP».
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