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Révélations sur des intimations et insultes présumées de la part des BRAV-M : l’IGPN saisie

Selon un enregistrement que Le Monde dit avoir authentifié et que France Info a consulté, des policiers des BRAV-M auraient infligé des gifles et tenu des propos menaçants à des individus interpellés. L'IGPN va être saisie, selon Laurent Nunez.

Interrogé le soir du 24 mars sur des révélations du Monde au sujet de propos intimidants et insultants qu’auraient tenus des membres des BRAV-M (brigades de répression de l’action violente motorisées), le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a annoncé qu’il allait saisir l’IGPN (inspection générale de la police nationale). «Evidemment que ces propos sont totalement inacceptables. Nous sommes extrêmement rigoureux sur l’application des règles déontologiques […]. Quand j’entends cette vidéo, je suis très choqué», a-t-il déclaré, dans l’émission «C  à vous» sur France 5.

Dans un article publié plus tôt ce 24 mars, Le Monde rapportait avoir identifié une séquence de plus de vingt minutes, enregistrée discrètement par un membre d’un groupe de sept personnes interpellées le 20 mars dans le 3e arrondissement de Paris. Ce soir-là, rappelle le quotidien, «plusieurs dégradations ont été commises dans les environs au cours d’une nouvelle nuit de protestation contre le recours, jeudi 16 mars, à l’article 49.3 par le gouvernement pour faire adopter sans vote la réforme des retraites». Appelée pour procéder à des interpellations d’émeutiers, une unité des BRAV-M a appréhendé une demi-douzaine de jeunes individus – sans qu’il soit possible d’établir à ce stade, note le journal, leur participation aux incidents du soir.


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L’enregistrement en question témoigne, selon Le Monde, de commentaires à caractère sexuel, de gifles, de menaces ou encore de vantardises. «T’as tellement de chance d’être assis là, maintenant qu’on t’a interpellé, je te jure, je te pétais les jambes, au sens propre… Je peux te dire qu’on en a cassé, des coudes et des gueules […], mais toi, je t’aurais bien pété tes jambes», aurait par exemple lancé un membre des forces de l’ordre à une des personnes interpellées.

Je peux te dire qu’on en a cassé, des coudes et des gueules […], mais toi, je t’aurais bien pété tes jambes

Selon Le Monde toujours, à «deux reprises en l’espace de quinze secondes, à six minutes et quarante-deux secondes du début de l’enregistrement puis à six minutes et cinquante-cinq secondes, deux bruits de claques retentissent, d’autant plus identifiables qu’ils sont précédés et suivis de propos qui ne laissent aucun doute : un “Efface ton sourire”, répété deux fois avant la première gifle puis une nouvelle fois après, et “Tu la fermes ou tu veux la deuxième ?”, avant un nouveau claquement.» Par la suite, après des échanges entre les membres des forces de l’ordre et le jeune homme qui aurait subi les gifles, un fonctionnaire aurait déclaré à celui-ci : «Eh, t’inquiète, ta petite tête, ta petite tête, on l’a déjà en photo, t’as juste à te repointer dans la rue aux prochaines manifs […]. La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital.»

La prochaine fois qu’on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu’on appelle ambulance pour aller à l’hôpital

Le fichier audio sur lequel se base Le Monde a été consulté par France Info, rapporte ce média.

Le contexte dans lequel s’inscrit ces faits présumés est celui des manifestations, notamment spontanées, qui se multiplient en France depuis l’usage par le gouvernement de l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer à l’Assemblée la très contestée réforme des retraites. De nombreuses violences entre manifestants et forces de l’ordre ont émaillé ces mobilisations, ces derniers jours. Des syndicats d’avocats, de magistrats et des politiques – en particulier de gauche – ont dénoncé des violences policières et, ce 24 mars, Reporters sans frontières (RSF) a appelé le ministre de l’Intérieur à «mettre fin aux violences policières contre les journalistes».




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