L'opposition serbe est descendue le 30 décembre dans les rues du centre de Belgrade pour protester contre la fraude ayant entaché, selon eux, les législatives du 17 décembre remportées par la droite nationaliste.
L’opposition a de nouveau contesté les résultats des élections législatives. Celle-ci estime notamment que les Serbes de Bosnie ont été autorisés illégalement à venir voter dans la capitale.
Le 17 décembre, le parti SNS du président serbe Aleksandar Vucic, au pouvoir depuis 2012, a remporté 46% des voix contre 23,5% à la coalition de l’opposition.
La manifestation du 30 décembre a été organisée par un groupe d’intellectuels, artistes et célébrités, ProGlass (jeu de mot qui signifie à la fois «proclamation» et «pro-vote»). Pro-glass avait commencé à faire campagne pour appeler à aller voter pour eux.
La principale coalition d’opposition, «La Serbie contre la violence», est rejointe par des groupes d’étudiants depuis près de deux semaines. Le 29 décembre, quelques centaines d’entre eux avaient bloqué une rue du centre de Belgrade à l’appel du groupe Borba («combat»).
La foule a acclamé ce 30 décembre une dirigeante de l’opposition, Marinika Tepic, qui, en grève de la faim depuis le 18 décembre, a dû être aidée pour monter sur l’estrade. «La seule chose que je peux vous dire, c’est que tout a déjà été dit. Ces élections doivent être annulées», a-t-elle lancé, avant de se rendre à l’hôpital et d’annoncer qu’elle mettait un terme à sa grève de la faim.
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«Nous ne les laisserons pas voler la volonté du peuple», a déclaré Vucic
«Nous ne les laisserons pas voler la volonté du peuple. Il n’y a rien de plus important. La volonté du peuple est sacrée», a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic le 27 décembre. Et d’ajouter: «’Vox populi, vox dei’. La voix du peuple est la voix de Dieu»
Le 24 décembre, des manifestants avaient attaqué la mairie de Belgrade, brisant des fenêtres à coups de pierres, avant d’être repoussés par la police. Une trentaine d’arrestations avaient eu lieu. Moscou, allié historique de la Serbie, avait alors dénoncé des tentatives d’ingérence occidentales.
Le 20 décembre, la commission électorale a annoncé que de nouveaux scrutins seraient réorganisés dans 30 des 8 000 bureaux de vote. Aleksandar Vucic a souligné que les infractions étaient mineures.
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