International

Syrie : le Pentagone annonce avoir abattu un drone turc, Ankara assure poursuivre ses «opérations antiterroristes»

Les Etats-Unis ont annoncé le 5 octobre avoir abattu un drone turc en Syrie, estimant qu'il représentait une menace potentielle pour les forces américaines restées sur place, au risque d'envenimer les relations entre les deux pays alliés dans l'OTAN.


Après la tentative d’attentat à Ankara, la Turquie riposte et frappe des positions kurdes

Lors d’un entretien téléphonique ce 6 octobre, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a déclaré à son homologue américain Antony Blinken que les frappes aériennes d’Ankara en Syrie se poursuivraient malgré la destruction par les Etats-Unis d’un drone turc.

Hakan Fidan a dit à Antony Blinken que «les opérations antiterroristes de la Turquie en Irak et en Syrie se poursuivront avec détermination», a déclaré une source diplomatique turque après la conversation téléphonique. Les deux hommes sont parvenus à un accord sur les moyens de désamorcer les futurs conflits dans la région «d’une manière qui n’entraverait pas notre lutte contre le terrorisme», a ajouté la même source.

Anthony Blinken «a souligné le besoin de coordination» des activités des deux pays pour éviter les accrochages, a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Matthew Miller. Les deux responsables sont d’accord «sur l’objectif commun de combattre les menaces terroristes […] où qu’elles soient, en Syrie, en Irak ou ailleurs», a ajouté Matthew Miller à Washington.

Le premier incident de ce type entre alliés de l’OTAN

Le Pentagone a annoncé le 5 octobre la destruction en Syrie d’un drone turc. Cet incident, le premier de ce type entre alliés de l’OTAN, est survenu au moment où la Turquie mène des frappes contre des cibles kurdes en Syrie à la suite d’un attentat-suicide à Ankara revendiqué par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), qualifié de groupe «terroriste» par la Turquie et ses alliés occidentaux.

Les forces américaines ont vu des drones mener des frappes dans le nord-est de la Syrie le 5 octobre au matin, dont certaines près d’Hassaké, à environ un kilomètre de troupes américaines, a déclaré à la presse le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder. Quelques heures plus tard, un drone turc est retourné dans cette zone, volant en direction des forces américaines.

«Les commandants américains ont estimé que ce drone, qui était […] à moins de 500 mètres de forces américaines, représentait une menace potentielle et des chasseurs américains F-16 l’ont alors abattu en état de légitime défense», a-t-il déclaré.

L’armée américaine invoque la légitime défense

Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin s’est entretenu par téléphone avec son homologue turc Yasar Güler le 5 octobre au soir. Il a appelé à la «désescalade dans le nord de la Syrie», selon un communiqué du Pentagone. Le dirigeant américain a notamment insisté sur «l’importance de respecter strictement les protocoles en vigueur et la communication à travers les canaux usuels d’armée à armée», ajoute le texte.

Selon un communiqué du ministère turc de la Défense, qui ne fait pas référence à l’incident, les deux responsables ont évoqué «les derniers développements en Syrie» et «leur coordination étroite dans la région», le ministre turc affirmant que «la Turquie était prête à une lutte conjointe avec les Etats-Unis contre Daech», acronyme arabe du groupe Etat islamique (EI).

Les Etats-Unis déploient environ 900 militaires en Syrie dans le cadre des efforts de la communauté internationale pour combattre l’EI et mènent fréquemment des attaques ciblant les djihadistes.

La Turquie a frappé de nouveau le 5 octobre au soir des positions et objectifs kurdes, dont «des dépôts d’armes et de munitions des PKK/YPG» dans le nord de la Syrie, ont rapporté des médias turcs. Les YPG, ou Unités de protection du peuple, sont considérées par la Turquie comme une extension du PKK. Elles se sont battues au côté des Etats-Unis et de la coalition occidentale contre les djihadistes du groupe EI.




Syrie : regain de violences entre Damas, les djihadistes, les factions pro-Ankara et les Kurdes


Source

Leave a Reply

Your email address will not be published.

Back to top button