Le 1er octobre au soir, dans la foulée de l’attaque de missiles iraniens sur Israël, un député ukrainien s’est plaint que le conflit au Moyen-Orient puisse détourner l’attention du conflit ukrainien. Une posture que s’était déjà permise Volodymyr Zelensky quelques jours seulement après la sanglante attaque du Hamas contre Israël.
«La situation au Moyen-Orient constitue désormais pour nous un problème». D’entrée de jeu, Volodymyr Ariev a annoncé la couleur. Dans un message posté sur sa page Facebook le 1er octobre peu après 20h00 UTC, soit dans la foulée de la nouvelle salve de missiles tirée par l’Iran contre Israël, ce député ukrainien a repris un poncif de Kiev : l’attention que suscite le conflit au Moyen-Orient serait préjudiciable pour l’aide occidentale à l’Ukraine.
«L’attention passe d’une guerre à laquelle le monde est habitué (malheureusement c’est un fait) à une nouvelle», a-t-il déclaré.
«Par conséquent, si quelque chose d’extraordinaire et de remarquable pour les médias mondiaux ne se produit pas dans notre guerre», a-t-il poursuivi, la «lente avancée» des Russes et la «perte de nouvelles villes dans le Donbass seront noyées dans la vague d’informations sur un nouveau tournant dans la guerre entre Israël et une partie du monde musulman».
Cette posture n’est pas inédite à Kiev, dès le 10 octobre, alors que les autorités israéliennes n’avaient pas encore fini de dénombrer les morts de la sanglante attaque perpétrée par le Hamas contre le sud de leur territoire, Volodymyr Zelensky avait déclaré auprès d’une chaîne publique française que l’«attention internationale risqu[ait] de se détourner de l’Ukraine» et que cela aurait des «conséquences». «Je crois que la Russie va tirer profit de cette tragédie qui se déroule au Proche-Orient», avait-il insisté.
Ukraine : plus de 200 milliards d’euros d’aides déjà alloués par les Occidentaux
«Il est évident que la guerre au Proche-Orient, ce conflit, détourne l’attention» avait-il récidivé moins d’un mois plus tard, à l’occasion d’une visite à Kiev de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
D’après le décompte du Kiel Institute, un think-tank allemand, entre fin janvier 2022 et fin juin 2024 les soutiens occidentaux de l’Ukraine lui ont alloué 203,1 milliards d’euros d’aides humanitaire, financière et militaire.
Journaliste de profession, Volodymyr Ariev est député de Kiev depuis 2007 et siège dans le groupe Solidarité européenne présidé par Petro Porochenko. Il fut également président de la délégation ukrainienne auprès de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (2015-2019), dont il fut vice-président en 2018.
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