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«Tu es un chien !», «à vomir», «insoutenables»: le film de l’attaque du Hamas déchire l’Assemblée nationale

La diffusion le 14 novembre à l’Assemblée nationale du film de l’attaque du 7 octobre du Hamas en Israël a suscité une vive émotion, des critiques et des invectives. L’exposition de ces images chocs compilées par l’armée israélienne avait déjà posé question avant même la projection.

«Tu es un chien !» : le député David Habib, ancien membre du Parti socialiste, n’a pas mâché ses mots, au micro du journaliste de Radio J Frédéric Haziza, à l’issue de la diffusion du film de l’attaque du Hamas du 7 octobre en Israël. C’est son collègue député de La France insoumise David Guiraud qui était visé par l’invective, accusé d’avoir nié des crimes de guerre du Hamas lors d’une table ronde à Tunis le 10 novembre dernier. 

Une centaine de députés de tous bords politiques, membres du groupe d’amitié France-Israël, ont assisté le 14 novembre au soir à la diffusion des vidéos de l’attaque du Hamas. Des images terribles qui ont choqué les élus mais qui ont aussi provoqué de nouveaux affrontements à la sortie du film.

De son côté, David Guiraud a affirmé regretter les «propos orduriers» de son collègue et dénoncé : «Les manipulations vont déjà bon train pour couper et manipuler ma déclaration au sortir de cette projection.» «Les images que j’ai vues sont d’une violence extrême. Je crois que je n’oublierai jamais de respecter tous les morts», a-t-il à ce moment confié, selon des propos rapportés par l’AFP. 

Le député LFI Aymeric Caron a, lui, tenté de replacer le film dans son contexte, en déclarant sur LCP : «Le film des atrocités du Hamas a été monté par l’armée israélienne avec un but.» Des termes qui n’ont pas été du goût du député Rassemblement national Julien Odoul, qui a déclaré sur X (ex-Twitter) : «Ces propos sont à vomir.» Plusieurs élus RN étaient présents à la projection, à l’image de Gisèle Lelouis qui a déclaré : «Les images sont insoutenables. L’horreur indicible.»

Le député franco-israélien Meyer Habib, en pleurs devant les caméras de télévision, a réitéré son plaidoyer pour le droit d’Israël à se défendre face aux «barbares» du Hamas.

Une diffusion controversée

«Si la raison avancée est qu’il faut montrer des images pour combattre l’obscurantisme ou convaincre les négationnistes […] ce n’est pas un bon argument», a quand à lui estimé le député de la majorité Éric Bothorel à Mediapart le 14 novembre. Et d’ajouter qu’il n’avait pas été nécessaire de diffuser les images de la décapitation du professeur Samuel Paty pour «rendre compte de l’atrocité de son assassinat». Le député explique par ailleurs, à propos de ces images, qu’Israël «est allé jusqu’à acheter des espaces publicitaires pour les diffuser» mais aussi que la diffusion de telles images ne correspond pas à la «doctrine» de la France «ne serait-ce que pour la protection des victimes».

Une projection pour une cinquantaine de journalistes «triés sur le volet» a aussi eu lieu le même jour au Centre d’art et de culture juive de Paris. Les journalistes de La Dépêche ont rapporté une violence inouïe. «Sur les centaines d’heures de vidéos saisies sur les Go Pro des terroristes comme sur les téléphones portables des victimes et les caméras de vidéosurveillance, l’armée israélienne n’a extrait que 43 minutes», indique par ailleurs le média.

Le 7 octobre, le mouvement islamiste a lancé une attaque d’une ampleur inédite en Israël. Environ 1 200 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes. Depuis, plus de 11 000 Palestiniens ont été tués dans les frappes de Tsahal sur la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, pour deux tiers des femmes et des enfants.




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