Dans son article publié sur Global Affairs, Alexeï Drobinine, directeur de la planification au ministère russe des Affaires étrangères, explore le rôle grandissant de l'Afrique dans un monde multipolaire. Drobinine salue un continent qui, entre son potentiel économique et son rejet du néocolonialisme, s'affirme comme un acteur géopolitique.
Dans un article publié le 6 janvier sur Global Affairs, Alexeï Drobinine, directeur de la planification au ministère russe des Affaires étrangères, décrit une Afrique en pleine transformation. Il y affirme que «le continent possède tous les ingrédients pour se transformer en un centre de pouvoir souverain», une évolution qui s’inscrit dans la dynamique multipolaire du monde actuel.
Selon Drobinine, l’Afrique abrite «30% des ressources minérales mondiales», un atout considérable pour son développement économique. Avec une population qui pourrait atteindre les 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050, il souligne que «l’Afrique est le continent de l’avenir, grâce à sa jeunesse et à ses ressources naturelles inestimables».
Le poids de l’héritage colonial
Il évoque également l’importance géopolitique du continent, qui compte 54 États membres des Nations unies, et des organisations comme l’Union africaine, moteur des initiatives d’intégration régionale, notamment l’Agenda 2063, visant à renforcer l’unité africaine.
Drobinine rappelle que l’Afrique a été lourdement marquée par le colonialisme, «impitoyablement pillé pendant des siècles par les Européens». Il cite les pratiques néocoloniales actuelles, comme l’exploitation des ressources locales par des multinationales occidentales, qui freinent le développement des économies africaines.
Une nouvelle ère pour l’Afrique et la Russie
Drobinine met en lumière les relations entre la Russie et l’Afrique, qu’il qualifie de «partenariats basés sur le respect mutuel et le refus des ingérences étrangères». Selon lui, «pas un seul pays du continent n’a adhéré aux sanctions anti-russes», et l’Afrique se distingue par sa neutralité face aux tensions internationales.
Dans son article, il insiste sur le rôle des BRICS, au sein desquels le continent est représentée par l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Éthiopie. Drobinine défend que cette organisation est «un levier essentiel pour renforcer la multipolarité et soutenir les aspirations africaines à une véritable souveraineté».
Un soutien historique
Alexeï Drobinine a également rappelé l’engagement de la Russie depuis l’époque soviétique, en particulier dans les luttes anticoloniales. Selon ses mots, «la Russie n’a jamais exploité les peuples africains», contrairement à certaines anciennes puissances coloniales.
Il cite Vladimir Poutine qui a déclaré lors de la conférence parlementaire «Russie – Afrique dans un monde multipolaire» en mars 2023 que «la coopération avec l’Afrique est une priorité constante de la politique étrangère russe».
Drobinine souligne que cette relation repose sur un soutien concret, allant de l’assistance économique aux partenariats dans des secteurs clés comme l’énergie et les infrastructures.
Pour conclure, Drobinine estime que «l’Afrique est un pilier du nouvel ordre mondial», soulignant que la fin de l’hégémonie occidentale sur le continent est une tendance irréversible.
L’Afrique et l’Asie, un partenariat spécifique