France

Une majorité de patrons de petites entreprises opposés à la réforme des retraites, selon un sondage

Selon un sondage Ifop-Fiducial, plus de six dirigeants sur dix de très petites entreprises (TPE) voient d'un mauvais œil la réforme des retraites portée par le gouvernement et se méfient de ses conséquences économiques.

Réalisée auprès d’un millier de patrons d’entreprises de moins de 20 salariés, une enquête de l’Ifop-Fiducial a été dévoilée le 6 avril au terme de la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites et au lendemain d’une rencontre ayant tourné court entre Elisabeth Borne et l’intersyndicale.


Des centaines de manifestants défilent contre la réforme des retraites près du Mont Saint-Michel

Cette réforme n’est pas seulement contestée dans la rue, selon ce sondage : 62% des dirigeants de TPE interrogés n’y sont pas favorables, dont 43% «pas du tout», alors que 36% s’y disent favorables, dont 10% fortement. «Ces scores sont particulièrement proches de la mesure réalisée sur l’ensemble des Français mi-mars», soulignent les auteurs de l’enquête (68% pas favorables et 32% favorables). 

Les petits patrons interrogés considèrent que l’âge moyen idéal de départ à la retraite est de 62,4 ans, alors que le gouvernement a prévu de le porter de 62 à 64 ans – une mesure qui cristallise la colère.

Le départ est espéré plus tôt encore dans les secteurs à plus grande pénibilité (un peu plus de 61 ans), mais au-delà de 64 ans dans celui des services aux entreprises.

Plus largement, deux tiers des sondés (66%) disent ne pas avoir confiance dans les mesures économiques annoncées ou déployées par le gouvernement, contre 34% qui expriment leur confiance. 

Enfin, 66% des chefs d’entreprise estiment que leurs préoccupations ne sont pas prises en compte, dont 40% «pas du tout».

Des petits patrons pessimistes

Plus largement, les dirigeants de petites entreprises font état de leur pessimisme concernant le contexte politique, économique et social actuel (76%, soit 29 points de plus depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en mai 2017) et leur propre activité (52%), notamment dans la santé, le commerce ou les services aux particuliers. 

Toutefois, 56% déclarent ne pas avoir de difficultés financières, dans un environnement inflationniste marqué par des augmentations de coûts relatifs surtout à l’énergie (72%), aux matières premières et fournitures (69%) ou aux salaires (16%). 

Relancée après cinq ans d’interruption, cette enquête trimestrielle a été réalisée par téléphone, du 27 février au 15 mars, auprès d’un échantillon de 1 001 dirigeants de TPE, avec des marges d’erreur allant de 2,8 à 3,1% pour la plupart des réponses. Elle n’intègre pas les entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 000 euros.




Elisabeth Borne huée par 200 opposants à la réforme des retraites à l’hôpital de Rodez


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