L'équipe de Donald Trump élabore un «plan de réconciliation» avec la Russie et l'Ukraine, selon le Wall Street Journal (WSJ). Les conseillers du président élu suggèrent de ne pas envoyer leurs soldats sur le champ de bataille, mais de laisser l'Europe s'en charger. L'attaché de presse du président russe, Dmitri Peskov, trouve ce plan impersonnel.
L’équipe du président élu américain Donald Trump entame des discussions afin d’élaborer un plan qui vise à mettre fin au conflit ukrainien. C’est ce qu’a rapporté le Wall Street Journal (WSJ) le 6 novembre.
Selon la publication, l’équipe de Trump recommande de geler la guerre sur le terrain. Une des propositions de ce plan, détaillée par trois personnes proches du président élu et qui n’a pas fait l’objet d’aucun rapport jusqu’à présent, est que Kiev promette de ne pas adhérer à l’OTAN pendant au moins 20 ans, en contrepartie, les États-Unis continueront à fournir des armes à l’Ukraine.
Ce plan prévoit le maintien de la ligne de front, les deux parties s’accordant sur une zone démilitarisée de 1 300 kilomètres. Le plan ne précise pas qui contrôlera cette zone, mais un conseiller de Donald Trump a déclaré que la force de maintien de la paix ne comprendrait pas de troupes américaines et ne proviendrait pas des Nations unies.
«Nous n’enverrons pas d’Américains pour maintenir la paix en Ukraine. Et nous ne paierons pas pour cela. Demandez aux Polonais, aux Allemands, aux Britanniques et aux Français de le faire», a souligné un membre de l’équipe de Trump qui a souhaité garder l’anonymat.
Selon le WSJ, au début de l’année, les anciens membres du Conseil national de sécurité des États-Unis Keith Kellogg et Fred Fleitz, qui ont travaillé à la première Maison Blanche de Trump, ont présenté à ce dernier un plan qui prévoit de ne pas fournir d’armes à l’Ukraine tant que Kiev n’aura pas accepté un accord de paix. L’Ukraine pourrait tenter de récupérer les territoires perdus, mais elle devrait le faire par le biais de négociations diplomatiques.
Reste à savoir laquelle de ces stratégies Trump poursuivra. «Je ne peux pas vous donner ces plans, car si je vous les donne, je ne pourrai pas les utiliser», a-t-il déclaré pendant la campagne.
Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a qualifié d’impersonnelles les informations sur la résolution des conflits publiées par le WSJ. «Cela ressemble davantage au plan du WSJ pour l’Ukraine. Les publications sont de plus en plus abstraites», a-t-il déclaré le 7 novembre.
Moscou, pour sa part, a proposé ses propres conditions pour le règlement du conflit. Ainsi le 14 juin, Vladimir Poutine a déclaré lors d’une réunion avec la direction du ministère des Affaires étrangères que le règlement du conflit en Ukraine comprenait le retrait des troupes ukrainiennes des républiques populaires de Lougansk et Donetsk et des régions de Zaporojié et Kherson, la reconnaissance de la souveraineté de la Russie sur ces territoires et sur la Crimée, la levée des sanctions internationales, la démilitarisation de l’Ukraine et l’engagement de Kiev de ne pas adhérer à l’OTAN.
Kiev craint que la victoire de Donald Trump ne conduise à la perte du soutien américain – FT